Je ne vous conseillerais peut-être pas ce roman pour l'intrigue mais c'est rarement ce qui m'intéresse dans un polar (ou je sais, ce n'est pas logique) mais pour l'ambiance: on se croirait à Marseille (même si ces mots marseillais écrits en gras pour indiquer qu'on peut ensuite les retrouver dans le glossaire m'ont un peu gênée), le commandant est attachant (l'auteur se moque allègrement du changement de l'appellation des grades dans la police, le commandant passant son temps à rectifier ceux qui l'appellent Commaissaire ou inspecteur). Bref, une jolie découverte pour moi.

Bien qu'on sente assez vite le lien entre les deux histoires, je fus tout de même surprise par certaines révélations dans le dernier tiers. Mais il faut le dire, le rythme est très lent et je ne me suis vraiment intéressée à cette histoire qu'à la fin qui est très touchante, surtout en ce qui concerne le couple du présent. Mon personnage préféré est cependant Lexie parce qu'elle est atypique et profondément attachée à son premier amour. Alors oui, j'ai été un peu déçue par ma première rencontre avec cette auteure.

J'ai aimé les personnages de ce roman. Les "losers" ont tendance à m'agacer mais Hervé Commère parvient à faire d'Yvan un personnage touchant. J'ai aussi apprecié certains moments d'écriture.

Mais j'ai aussi trouvé que l'auteur se contentait parfois d'une critique maintes fois entendue sur la télé-réalité. J'aurais aimé davantage d'inventivité. Il n'empêche que je lirai sans doute à nouveau un roman d'Hervé Commère car son roman se lit sans déplaisir.

Ce roman raconte le pouvoir qu'eut Louise de Savoie, la mère de François 1er, sur la France, son fils préférant s'occuper des dames qui l'entouraient et de la chasse. Le problème, c'est que Franck Ferrand mêle la fiction et la réalité, inventant par exemple un couple formé de Françoise de Longwy qui a vraiment existé et de son amant Gautier qui est un personnage de fiction. Pire, il nous décrit la scène où François 1er viole sa soeur alors que la relation incestueuse entre le frère et la soeur est sujette à polémique et que même si elle eut lieu, rien ne dit qu'elle prit la forme d'un viol. Bien sûr, Franck Ferrand a le professionnalisme de le préciser dans les notes de fin.

J'ai mis 200 pages pour rentrer dans cette histoire, le comparant à John Irving parce qu'en effet, le tragique y frôle le burlesque. Mais l'écriture n'est pas aussi finement ciselée. Par contre, j'ai trouvé les personnages de plus en plus émouvants et le jeune Rusty qui est le fils de Golden et le second personnage important du roman est très attachant. Brady Udall a le mérite de ne pas juger tout en montrant que le choix du mariage plural est très difficile à vivre pour les enfants et pour les femmes.

J'ai beaucoup appris sur cette communauté et je vous livrerai demain des citations très intéressantes sur ce mode de vie. Un roman qui nous mène du sourire à l'émotion, avec deux épisodes particulièrement savoureux: celui du chewing-gum, digne d'Irving et celui des puces. Et Brady Udall réussit une scène particulièrement risquée entre Rusty et Trish à l'hôpital et là, je dis chapeau!