- EAN13
- 9782072471902
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 02/11/2012
- Collection
- Folio
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Folio 8,90
Une vie poétique ? Disons une vie dont la poésie est le guide-fil. On embarque
avec un héritage (des valeurs pieuses, un père mort, une enfance pluvieuse),
avec un désir d’écriture, un rêve d’amour, et puis, son maigre bagage sur le
dos, on traverse un territoire marqué par des événements, ici l’onde de choc
de mai 68. Ce qui oblige à répondre à la question : qu’est ce que l’époque m’a
fait ? Elle m’a fait qu’à vingt ans, par exemple, il n’était pas envisageable
de penser sérieusement à travailler – ce qui allait bien avec l’idée poétique
– et encore moins honnêtement quand, dans les milieux marginaux qui quittaient
la ville pour s’installer en communauté à la campagne, on vivait surtout de
combines et de rapines. Elle m’a fait que, dans ce juste refus du règne de
l’argent et des mirages consuméristes, il ne restait plus que les petits
boulots pour survivre. Et ce qui devait être une vie insouciante, libre et
joyeuse se transformait, les années passant, d’une enquête sur un apéritif à
la gentiane à la vente d’une encyclopédie médicale au porte-à-porte, en un
sentiment de gâchis. Jean Rouaud.
avec un héritage (des valeurs pieuses, un père mort, une enfance pluvieuse),
avec un désir d’écriture, un rêve d’amour, et puis, son maigre bagage sur le
dos, on traverse un territoire marqué par des événements, ici l’onde de choc
de mai 68. Ce qui oblige à répondre à la question : qu’est ce que l’époque m’a
fait ? Elle m’a fait qu’à vingt ans, par exemple, il n’était pas envisageable
de penser sérieusement à travailler – ce qui allait bien avec l’idée poétique
– et encore moins honnêtement quand, dans les milieux marginaux qui quittaient
la ville pour s’installer en communauté à la campagne, on vivait surtout de
combines et de rapines. Elle m’a fait que, dans ce juste refus du règne de
l’argent et des mirages consuméristes, il ne restait plus que les petits
boulots pour survivre. Et ce qui devait être une vie insouciante, libre et
joyeuse se transformait, les années passant, d’une enquête sur un apéritif à
la gentiane à la vente d’une encyclopédie médicale au porte-à-porte, en un
sentiment de gâchis. Jean Rouaud.
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