Nous, Louis, Roi

Eve de Castro

L'Iconoclaste

  • Conseillé par
    13 décembre 2015

    Le roi est nu

    17 jours. Il a tenu 17 jours. Quand Louis XIV se découvre une étrange douleur à la jambe, il sait qu’il va mourir. Son fidèle ami Lully n’a-t-il pas lui aussi succombé à la terrible gangrène ? Cloîtré dans sa chambre, le Roi Soleil entame un calvaire qui est aussi un chemin vers la rédemption. Au fil des journées et surtout des nuits interminables, entre deux soins de ses médecins, ignorants Diafoirus, qui diagnostiquent une sciatique, Louis revient sur son enfance, son règne de 54 ans, les nombreuses femmes qu’il a aimées, les amis qu’il a perdus. Il trouve du réconfort dans l’immense oeuvre accomplie, dans la force obtenue par des guerres que la France mène par-delà ses frontières, dans Versailles qu’il a voulu et arraché à la boue. Le monarque absolu est seul ou presque : au fur et à mesure que la maladie progresse, les courtisans s’éloignent tandis que ses ennemis, nombreux, se frottent les mains.

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  • Conseillé par
    4 novembre 2015

    Un roman fort, historique et universel

    Mon avis :
    Eve de Castro m’a initialement séduite avec Le peseur d’âmes, une atmosphère sombre dans les faubourgs de Saint-Pétersbourg et des personnages énigmatiques. J’ai ensuite retrouvé la force et la liberté d’expression de l’auteur avec une histoire passionnelle, Cet homme-là. Depuis, je sais que l’auteur correspond à mon univers. Le roi soleil est dans ma PAL et je viens d’avoir l’occasion de découvrir Nous, Louis,roi.

    Nous connaissons tous le roi Soleil ( nous fêtions en août dernier les 300 ans de sa mort) mais peut-être pas à quelques jours de sa mort, alors qu’il agonise d’une gangrène de la jambe.
    En quelques pages, l’auteur nous dévoile un homme pour qui le pouvoir est devenu nécessaire. » Régner n’est pas seulement un métier et un plaisir. C’est un devoir, le plus pressant des devoirs. » On retrouve alors ce qui motive, séduit n’importe quel dirigeant. Le roi est un acteur permanent qui doit prouver au peuple sa vigueur, son dynamisme.
    » En soixante-trois ans de règne je n’ai pas connu un jour sans que le souci de l’État occupe mes pensées, mais je n’ai jamais souhaité d’autre métier. Régner, c’est avoir les yeux ouverts sur toute la terre. Apprendre à toute heure les nouvelles de toutes les provinces et de toutes les nations, le secret de toutes les cours, l’humeur et le faible de tous les princes et de tous les ministres étrangers. Être informé d’un nombre infini de choses qu’on croit que nous ignorons. Pénétrer ce que nos sujets nous cachent avec le plus grand soin. Découvrir les ambitions les plus tortueuses de nos courtisans, leurs intérêts les mieux dissimulés. Ce pouvoir-là donne du plaisir. Un plaisir plus vif que celui qu’on prend auprès des dames, plus vif qu’un long galop dans la forêt, plus vif que l’hallali du cerf, plus vif même qu’une voix angélique chantant des motets italiens. »
    Grisant, le pouvoir, difficile d’y renoncer…
    Cette réflexion hors du temps sur l’humanité qui se cache derrière un roi, se glisse entre les rappels rapides de la vie de Louis XIV ( sa naissance, son début de règne avec Mazarin, ses femmes et maîtresses, ses proches comme Lully mort lui aussi de la gangrène, ses campagnes, sa succession) et surtout l’état aléatoire de la médecine de l’ époque.

    « Nous, Louis, roi, voulons et ordonnons » Au cours de ces dix-sept jours avant la mort, Louis se dépouille petit à petit de son habit et de ses obligations royales tout en y faisant le plus longtemps face avec courage pour devenir cet homme qui fait le bilan de son règne. » J’ai défié mon créateur » et celui-ci s’est vengé sur la France et a décimé la famille royale.