Le Conformiste

Alberto Moravia

Flammarion

  • Conseillé par
    28 octobre 2010

    Marcelo dès son plus jeune âge se ressent comme un garçon marginal: il n'assume pas ses pulsions de violences, il recherche désespérément l' assentiment de son entourage amis ou parents, mais ceux là n'ont que peu de choses à voir avec lui et le délaissent.

    Il lui apparaît alors que sa vie prendrait un tour nouveau s'il possédait un revolver.
    L'objet tant convoité devient accessible avec la rencontre de Lino, un chauffeur intéressé, qui finalement lui propose un prix bien cher payé...

    Toute la vie d'adulte de Marcello sera dévouée à entrer dans cette norme si artificielle et si importante à ses yeux. Seulement, qu'est ce que la norme? Dans l' Italie fasciste de Mussolini, il s'avère que la norme est de devenir agent de l'état, et d'obéir à tous les ordres sans se poser de questions. Dans un tel état, devenir un conformiste à tout prix peut mener bien loin, au-delà de tout ce que l'on aurait pu admettre, et conduire paradoxalement à des actes exceptionnels, comme tuer, mentir, etc...

    Ce livre de Moravia n'a pas eu le succès du célèbre "Mépris" par exemple, mais il mérite pourtant une grande attention. Il rappelle comme l'homme qui ne fait plus confiance à son jugement devient l'objet passif de la société, et n'a dès lors plus qu'à souhaiter que cette dernière soit saine et juste. Car il n'existe pas de norme à proprement parler, hormis celles que l'on se fixe et que l'on approuve. Au delà de tous les compromis dus au "contrat social", cette histoire insiste sur l'importance d'habiter son espace social et d'y être réellement actif, car le "conformiste" n'est que le pantin de sa société, un être pourtant conduit à des actes exceptionnels, comme en témoignent les nombreux crimes des masses qu'à connu l'histoire du 20°s.

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