On a marché sur la tête

Marie Le Drian

Chemin de fer

  • Conseillé par
    8 septembre 2010

    un homme, une femme....une tombe !

    Première oeuvre de cette auteure morbihannaise que je lis.
    Albert Léonard Latour, vieux garçon décide, tout en n'y voyant aucune urgence, de préparer sa mort (ce qui est une bonne initiative vu que personne ne s'en occupera pour lui).

    Pour ce faire, une charmante et accorte hôtesse lui rend visite, en tailleur avec jupe assortie. Après avoir regardé ses jambes et chaussures, mais pour ces dernières avec moins d'intérêt, il faut passer aux choses sérieuses : état-civil , situation de famille, caveau, bois du cercueil, poignées, messe, bénédiction, etc, etc. Commence alors des dialogues pleins d'un humour grinçant entre l'homme pour le moins radin et de plus en plus assoiffé, et cette représentante qui vend un enterrement comme si elle vendait la lune ou un réfrigérateur.
    Et l'éternité n'est pas financièrement bon marché, même si cette éternité diminue comme peau de chagrin (pour qui?) jusqu'à 15 ans.
    Donc grâce au ciel, un marché est conclu, Amen.
    Pour la signature, un mois après, l'hôtesse arrive en tailleur, mais avec pantalon! Et Albert Léonard Latour a une dernière exigence, et là il est prêt à mettre le prix!
    Les personnages sont très vivants (pour l'instant), l'homme est un peu dépassé par les événements (et par le prix à payer), mais mettons-nous à sa place, négocier son propre enterrement, discuter du prix des fleurs alors que son jardin en est plein, voir la qualité du capitonnage! Et oh surprise recevoir un questionnaire de satisfaction à remplir! Avec en plus une possibilité de parrainage! Là c'est un coup à mourir sur le champ.
    Le femme fait son travail, sort des catalogues, discute âprement de tous les aspects sonnants et trébuchants avec un client qui n'a pas trop la tête à cela, mais qui rêve plutôt d'un bonne bière ou de ses jambes.
    Un seul défaut : ce livre est trop court, mais jubilatoire. L'écriture est très agréable, et les illustrations en noir et blanc tombent (en granit) très bien avec le texte.