Librairie L'Ecritoire -.

28 février 2022

Jean-Paul, Johnny ou les deux ?

C'est l'histoire d'un homme qui a été riche et célébre, et qui a acheté un château dans les Yvelines, du côté de Rambouillet, pour y passer une vieillesse douce.
C'est l'histoire doucement ironique d'une famille recomposée, avec un vieux monsieur et une jeune femme, des enfants.du premier lit et du dernier. Avec des gens à leur service qui viennent du département juste en face des Yvelines, de l'autre côté de Paris... le 93, pour ne pas le nommer.
C'est l'histoire sarcastique des ambitions que se dévoilent quand le vieux monsieur casse sa pipe.
C'est l'histoire au vitriol des rancoeurs, des jalousies, des mesquineries que la célébrité et le pouvoir médiatique font naître dans les cœurs et les têtes.
A savourer !

28 février 2022

Le Grand Manège

Et c'est reparti pour un tour ! Roulez jeunesse, le monde est devant vous...
Voilà donc le premier tome de la future trilogie de Pierre Lemaitre sur ce qu'il est convenu d'appeler les Trente Glorieuses, en France au XXe siècle. Après la famille Péricourt dans l'entre deux-guerres, découvrons les années 50-70, la famille Pelletier et ses quatre enfants : Bouboule, le looser, Etienne le rêveur amoureux, François l'étudiant journaliste, Hélène la p'tiote rebelle.
Et Joseph, le chat
Tout commence au Liban, à Beyrouth, où M. Pelletier père gère, avec savoir et autorité, une savonnerie. Tout se poursuit entre Paris et Saïgon, au moment où se termine la guerre d'Indochine, dans une odeur de pourriture et de trafic de piastre.
C'est du Lemaître, on l'a dit !
Donc maitrisé. Bien construit. Des personnages parfois inégaux, certains très vivants, d'autres moins épais, personnages épinglés sur un tableau". Mais on s'en fiche. On veut savoir. On a envie. On tourne les pages.
Il y a la dose de suspens qu'il faut à chaque fin de chapitre pour que l'on ait vite, vite, envie de lire la suite.
Et le lecteur va de surprise en surprise jusqu'au bout des 592 pages très documentées que compte ce premier tome.
Un très bon, un excellent roman populaire, au sens noble du terme.

Prix Femina Étranger 2021

Actes Sud

23,00
28 février 2022

Aimer, sans force et sans armure

Fazil est un jeune étudiant turc qui, pour payer le loyer de sa chambre, fait de la figuration pour un studio de télévision. Il y rencontre d'abord Madame Hayat, une femme qui pourrait être sa mère, voluptueusement belle, puis Sila, une jolie, jeune étudiante. Dans une Turquie qui se cherche, et où les barbus commencent à se faire entendre
Bien loin du roman engagé pataud et didactique, ce texte tout en nuances et en subtilité raconte des sensibilités, des réactions, des rêves ou des envies. Les deux femmes qu'aime le narrateur – Sila et son envie de fuir, Mme Hayat et son goût du présent, son sens de l'absurdité de l'existence sont les deux voies (les deux voix, pourrait-on écrire aussi) qui s'offrent à Fazil.
Les barbus sont là, pourtant, juste derrière la porte.
Où trouver refuge ? Comment vivre libre ?
Un livre écrit dans une langue soignée (bravo au traducteur !), construit avec une précision et une douceur aussi irrépressible qu'impitoyable.
Superbe.

Actes Sud

9,20
9 octobre 2021

-273,15°

Zero K, c'est le zéro absolu. -273,15°. C'est aussi celle qui peut suspendre le temps. Peut-on "suspendre", surseoir à la mort des gens que l'on aime ? Peut-on survivre en se raccrochant aux mots ? De l'importance de nommer les choses et les gens pour qu'ils existent.
Assez superbe et totalement désespérant !

3 octobre 2021

Demain la fin

Dans un climat apocalyptique - une plateforme pétrolière en feu, un glacier qui fond, un séisme, la montagne qui s'écroule - une histoire de "gens", d'amitié, d'amour, d'ailleurs et d'aujourd'hui. Un livre admirablement construit et totalement littéraire au meilleur sens du terme.
Très beau et complétement désespérant, surtout si en même temps on lit le dernier rapport du GIEC. Mais les histoires d'amour finissent mal en général, l'antienne est bien connue.