Alex-Mot-à-Mots

https://alexmotamots.fr/

Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

Conseillé par
31 décembre 2016

amour, 19e siècle

Bon sang ! Monsieur de Charlus est homosexuel ! Le narrateur, et le lecteur, le découvrent de concert.

Albertine l’est-elle aussi ? Le narrateur ne peut trancher.

Beaucoup de « téléphonage » dans cet opus. L’instrument se démocratise.

De retour à Balbec, le narrateur se souvient de sa grand-mère, dont il apprend qu’elle était déjà fort malade lors de son précédent séjour.

En compagnie des invités des Verdurin, il prend le beau train d’une heure trente-cinq.

Les pages sur les généalogies des noms de villes sont un peu longues, mais cela change des généalogies des personnages. Quelques pages également sur le nom de certaines rues parisiennes.

Le narrateur relève par ailleurs les erreurs de langue, empruntées si souvent à l’anglais, mais qui ne nous choquent plus maintenant.

Les souvenirs du narrateur suivent les arrêts du train de la côte de Balbec. Mais il souffre de jalousie quand, dans ce même train, Albertine n’est pas avec lui dans le même compartiment.

Albertine, qui est cause de la fin de l’amitié entre le narrateur et son ami d’enfance Bloch. Ce premier se découvre snob (sans blague !)

Pour le narrateur, certains hommes sont de Sodome, et certaines femmes (dont Albertine ?) de Gomorrhe.

Quelques citations :

« Car aux troubles de la mémoire sont liés les intermittences du cœur. »

« Car comme les morts n’existent plus qu’en nous, c’est nous même que nous frappons sans relâche quand nous nous obstinons à nous souvenir des coups que nous leur avons assénés. »

« La médecine, faute de guérir, s’occupe à changer le sens des verbes et des pronoms. »

http://alexmotamots.fr/?p=2411

Conseillé par
31 décembre 2016

19e siècle, société

Le récit commence avec l’emménagement de la famille dans une aile de l’hôtel particulier des Guermantes, rapprochant ainsi le narrateur de Mme de Guermantes dont il est tombé amoureux. Pour se rapprocher d’elle, il contacte Saint-Loup. S’ensuivent de nombreuses pages sur l’art militaire.

Une page également sur les différentes sortes de sommeil, et de nombreuses sur l’Affaire Dreyfus qui divise les familles.

La maîtresse de Robert est désignée par « Rachel quand du Seigneur« , d’après les premiers mots d’un opéra d’Halevy « La juive« .

Dans la seconde partie, la grand-mère du narrateur décède après une maladie qui la fait beaucoup souffrir et la diminue physiquement.

Le narrateur revoit Albertine à Paris, mais ses stratagème pour se rapprocher de Mme de Guermantes échouent. Celle-ci ne lui accorde son amitié que lorsque sa mère le convainc du ridicule de la situation. Son affection se reporte alors sur Mme de Stermaria.

La troisième partie m’a moins plu, n’étant pas passionnée par les conversations de salons ni par les généalogies de tout ce petit monde.

Et puis j’ai eu l’impression de relire, en plus délayée, « Contre Sainte-Beuve » du même auteur.

Toujours la présence de la lanterne magique, du style composite et du snobisme, entre autre.

L’image que je tiendrai :

Celle du valet de Mme de Guermantes et ses amours contrariées par sa maîtresse.

Quelques citations :

« Mais demander pitié à notre corps, c’est discourir devant une pieuvre. »

« Dans la vie de la plupart des femmes, tout, même le plus grand chagrin, aboutit à une question d’essayage. »

« Le genre de charme que je pouvais trouver chez elle et d’avoir l’humilité de ne me plaire que comme un herbier, plein de plantes démodées. »

http://alexmotamots.fr/?p=2407

Conseillé par
31 décembre 2016

amour, 19e siècle

On retrouve, dans la première partie et la moitié de la seconde, Gilberte et ses parents, sa mère tenant salon. Mais le narrateur n’est plus si amoureux de Gilberte et s’en détache peu à peu.
Dans la seconde partie, lorsque le narrateur part avec sa grand-mère à Balbec, celle-ci ne manque pas d’emmener Mme de Sévigné dans ses bagages, et y fait régulièrement référence.
Où il est question de la « petite bande » de filles : Albertine, Rosemonde, Andrée, les trois plus importantes.
Il est toujours fait référence aux cathédrales et aux églises, première visite du narrateur à Balbec : son église.
Les leitmotivs chers à l’auteur sont encore et toujours présents : la nature, la couleur, les salons et les préséances, mais aussi et surtout l’Amour. Il me semble que ce thème-ci est aussi important, dans le roman, que celui du Temps.

L’image que je retiendrai :
Celle de la bande de filles passant en vélo et habillées de polos noirs devant la plage, ce qui intrigue beaucoup le narrateur.
Quelques citations :
« ….leur amitié avec Bergotte, laquelle avait été à l’origine du charme que je leur avais trouvé… »
« Nous sommes tous obligés, pour rendre la réalité supportable, d’entretenir en nous quelques petites folies. »
« Il y avait toujours près du fauteuil de Mme Swann une immense coupe de cristal remplie entièrement de violettes de Parme. »
« Le temps dont nous disposons chaque jour est élastique ; les passions que nous ressentons le dilatent, celles que nous inspirons le rétrécissent et l’habitude le remplit. »
« Elle était entourée de sa toilette comme l’appareil délicat et spiritualisé d’une civilisation. »
« On devient moral dès qu’on est malheureux. »
« Je me rendais compte à Balbec que c’est de la même façon que lui qu’elle nous présente les choses, dans l’ordre de nos perceptions, au lieu de les expliquer d’abord par leurs causes. »
« Cela fait penser à cette chambre du château de Blois où le gardien qui le faisait visiter me dit : « C’est ici que Marie Stuart faisait sa prière ; et c’est là maintenant où ce que je mets mes balais. »
« Je m’efforce de tout comprendre et je me garde de rien condamner. »
« …et je m’étais rendu mieux compte depuis qu’en étant amoureux d’une femme nous projetons simplement en elle un état de notre âme. »
« Une hygiène qui n’est peut-être pas très recommandable, mis elle nous donne un certain calme pour passer la vie, et suis – comme elle permet de ne rien regretter, en nous persuadant que nous vous teint le meilleur, et que le meilleur n’était pas grand’chose – et pour nous résigner à la mort. »
http://alexmotamots.fr/?p=2404

Conseillé par
6 décembre 2016

amour, 19e siècle

Pas de transition entre la fin de Combray et le début de cette seconde partie.

On devine, au fil de récit, que Swann est un aristocrate coureur de jupons, qui s’éprend d’une demi-mondaine.

Elle le fait inviter chez des bourgeois qui se piquent d’être des intellectuels à la mode. On sent de l’humour de la part du narrateur lorsqu’il fait parler un certain docteur.

Tout au long du récit, j’ai eu envie de crier à Swann : « Mais ouvre les yeux sur cette femme, bon sang ! Dés le premier abord, tu ne l’as pas trouvé jolie, ni même charmante. Elle te cache des choses, attention ! » Mais non, l’amour de Swann était aveugle. Et nous de deviner que M. De Charlus est tombé lui aussi sous le charme d’Odette.

J’ai aimé les pages sur la musique de Vinteuil, qui rappelle à Swann les premiers temps de son amour.

Moins de couleurs, moins de nature dans cette seconde partie. Plus de rapports sociaux sous la Troisième République.

L’image que je retiendrai :

Celle de Swann à la recherche d’Odette dans tous les restaurants de Paris encore ouvert tard le soir.

Quelques citations :

« Il se plongeait dans le plus enivrant des romans d’amour, l’indicateur des chemins de fer, qui lui apprenait les moyens de la rejoindre, l’après-midi, le soir, ce matin même ! »

« Ces images étaient fausses pour une autre raison encore : c’est qu’elles étaient forcément simplifiées. »

alexmotamots.fr

Gallimard Éducation

Conseillé par
6 décembre 2016

enfance, 19e siècle

Force m’est de constater que lors de ma première lecture de ce texte il y a plus d’une vingtaine d’années, j’étais passée complètement à côté.

20 ans plus tard, devenue maman, je comprends et ressens les couchers tardifs du narrateur, grappillant encore et toujours un baiser de sa mère.

Je n’avais pas perçu, lors de ma première lecture, l’omniprésence de la nature dans ces pages : les fleurs, les lilas et les nymphéas.

Mais aussi la présence de la couleur, notamment la couleur jaune et rose.

J’ai aimé découvrir Combray et la tante du narrateur ; sa bonne et cuisinière et la découverte du sadisme par l’enfant.

Je n’avais pas oublié « La charité de Giotto » qui accouche dans la maison.

J’ai redécouvert la grand’mere qui ajoute un filtre d’art au cadeau qu’elle veut faire, aux risques et périls du receveur.

Enfin, j’ai aimé me laisser porter par les phrases et les associations d’idées du narrateur.

L’image que je retiendrai :

Celle de la visiteuse de l’oncle Octave, toute de rose vêtue avec un grand collier de perles.

alexmotamots.fr