Flalaise des fous

Patrick Grainville

Seuil

  • Conseillé par
    29 avril 2018

    Ce volumineux roman embrasse presque soixante ans de l'art normand. Notre narrateur vit à Etretat et nous raconte sa vie et surtout ses rencontres amoureuses et artistiques. Entre Mathilde, la parisienne plus vieille avec qui il vécut une longue aventure plus ou moins tolérée par le mari et Anna, la fille dudit mari, avec qui il vécut une autre aventure qui lui valut les foudres du père, il nous parle de ces artistes qu'il a rencontrés ou dont il entend parler dans cette période qui va de 1868 à 1927.
    Ce roman est une déclaration d'amour à ma Normandie ou plutôt à celle de Monet, de Maupassant et de Flaubert. On y croise nombre d'artistes qui ont écrit sur et séjourné en Normandie. C'est aussi le reflet d'une époque riche en événements. Grainville réussit un acte littéraire difficile, décrire l'acte de peindre et le résultat. C'est extrêmement précis et documenté sur l'époque et les histoires de cœur, si on peut les appeler ainsi car le narrateur y parle surtout de sexe, en délicatesse et me semble-t'il, surtout par pudeur, ajoutent un soupçon d'âme à ce qui aurait pu n'être qu'une démonstration. La plume de Grainville, que je découvre avec ce roman, est agréable à lire. C'est un roman qui demande d'avoir du temps devant soi et que je recommanderais sans nul doute lors d'un séjour à Etretat. C'est tout de même très dense et certains s'y perdront sans doute. Il faut à mon avis, deux conditions pour aimer ce roman, aimer la Normandie et la peinture.


  • Conseillé par
    18 février 2018

    Le peintre Grainville

    Patrick Grainville signe avec « Falaise des fous » son roman le plus ambitieux et le plus abouti, mettant son style foisonnant au service d’un portrait de la France entre 1867 et 1927, à travers la vie d’un petit rentier normand passionné de femmes et de peinture. Généreux, savoureux, érudit ; en un mot, virtuose !

    **Un observateur de son temps**

    Charles Guillemet s’attelle à ses mémoires au soir de son existence. Après une mission militaire en Algérie, dont il revient mutilé et écœuré par le sang versé, il devient régisseur de la maison de son oncle, entre Étretat et Fécamp. En 1868, il fait deux rencontres décisives, d’abord Monet, jeune peintre alors inconnu installé sur la plage d’Étretat avec ses pinceaux, puis Mathilde, l’épouse de son voisin, un riche industriel. Sa maîtresse sera son initiatrice, qui lui fait découvrir la littérature, Flaubert, Zola, Maupassant, et aiguise sa curiosité pour la peinture, révolutionnée en ces temps par Manet, Courbet et Boudin.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u