Une longue impatience

Gaëlle Josse

Les Éditions Noir sur Blanc

  • Conseillé par
    11 mars 2018

    L'attente d'une mère

    « Tu n’aurais pas dû » dit Anne à son mari, Etienne. Celui–ci a battu le fils d’Anne, Louis, seize ans. Une fois de plus, une fois de trop. Et Louis, qui ne s’est jamais senti le bienvenu dans la belle maison de celui qui a épousé sa mère, un jour, ne rentrera pas. Disparu, envolé. Pour sa mère commence alors une interminable attente, une nuit implacable. Malgré ses deux autres enfants, encore tout petits, en dépit de l’amour maladroit d’Etienne,  Anne attend inlassablement le cargo qui, elle en est sûre, lui ramènera son fils.

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  • Conseillé par
    27 février 2018

    En lisant vaguement, pour ne pas trop en apprendre, les résumés de ce roman, je m'en étais fait une idée toute fausse. Certes, c'est l'histoire d'une femme qui pleure la disparition de son fils, mais pas sa mort. Un beau jour, frappé par le mari de sa mère, il est parti sans laisser de mot. C'est donc un roman de l'attente, comme l'évoque si bien le titre, mais c'est surtout pour moi le récit d'un double amour, l'amour d'une femme pour un enfant qu'elle n'a pas su garder près d'elle et celui d'un homme pour une femme, un amour qui date de l'enfance, mais qui ne s'étend pas au premier enfant de cette femme.
    De Gaëlle Josse, j'ai beaucoup aimé Nos vies désaccordées mais pas Le dernier gardien d'Ellis Island. J'aime sa plume, aucun doute là-dessus mais parfois, elle ne me suffit pas. J'associe ses textes à de l'épure et à de la délicatesse, que j'ai retrouvés ici. Je vais situer ce roman entre les deux précédemment cités sur l'échelle de mes goûts. Il m'a fallu arriver à la moitié du roman pour commencer à l'aimer. Pendant les cent premières pages, je me suis dit que non, ça ne le faisait pas, que je n'entrais pas dans ce récit. Je n'aimais pas les lettres écrites au fils et je m'ennuyais. Et ce sont les hommes qui m'ont gagnée à leur cause, comme cela avait été le cas avec Nos vies désaccordés. Étienne, ce mari qui n'a pas été à la hauteur de l'amour qu'il porte depuis toujours à Anne, mais qui pourtant, l'a attendue avec une patience infinie, est un beau personnage d'homme, complexe comme je les aime. Et Louis, ce garçon qui part, qui n'est que peu présent mais qui traverse ce roman de part en part, a pris le relais. La scène finale m'a tout à fait cueillie, la gorge serrée et je me suis dis que, finalement, ce sont ces deux hommes-là m'avaient fait aimer ce roman. J'aime refermer un roman avec une image forte. Ici, impossible qu'il en soit autrement. Et il y a cette idée, lancinante, que nous sommes finalement toujours seuls :
    Je ne sais s'il pense à mes absences, à mes secrets qu'il respecte sans trop les deviner. À cette grotte où nous vivons seuls, où personne ne peut entrer, à cette part obscure et inavouable que nous portons en nous.


  • Conseillé par
    22 janvier 2018

    amour

    Quel plaisir de retrouver la plume de Gaëlle Josse qui nous emmène cette fois à la fin de la guerre de 39-45 dans un village breton.

    Un jour, le mari d’Anne n’est pas revenu d’une campagne de pêche, la laissant seule avec son fils Louis. Après 2 ans de veuvage le pharmacien du village l’épouse. Ensemble, ils ont deux enfants. Mais son second mari est de plus en plus violent avec Louis qui, un jour, décide de prendre la mer.

    Commence alors pour Anne une longue attente.

    Elle écrit à son fils, en mer, le festin qu’elle cuisinera à son retour. J’ai aimé ces descriptions de mets offerts par la mer, par la terre pour fêter le retour du fils brusquement évanoui.

    Anne n’en oublie pas ses deux jeunes enfants, mais se refuse à se mêler aux gens du village.

    J’ai aimé les marches matinales d’Anne sur la falaise et l’attente du retour du bateau de son fils. Elle m’a ému par sa patience et son opiniâtreté.

    Et quel beau témoignage d’amour elle laisse à son fils.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la sirène entrevue dans une boutique parisienne et qui personnalise la longue attente.

    http://alexmotamots.fr/une-longue-impatience-gaelle-josse/


  • Conseillé par (Libraire)
    11 janvier 2018

    Avec beaucoup de pudeur et de sensibilité, Gaëlle Josse décrit l'amour infini d'une mère qui attend son fils parti en mer.
    Elle incarne la douleur, la patience et l’espoir inexorable qui animeront cette femme chaque jour de sa vie.


  • 9 janvier 2018

    Dans les années 50 en Bretagne, Anne a épousé en secondes noces Etienne, le fils du pharmacien. Celui-ci lui a promis de l'aimer, la chérir, la protéger,ainsi que son fils Louis issu d'un premier mariage. Au fil du temps pourtant, Etienne découvre qu'il a le cœur moins grand qu'il ne le pensait. Les relations avec Louis s'enveniment, à tel point que ce dernier fugue, sans explications.

    Commence alors pour Anne une longue attente qu'elle tente de combler par les lettres qu'elle écrit à son fils. Longues lettres où elle lui parle des festins merveilleux qu'ils feront pour son retour. En creux, bien sûr, elle lui parle de son amour, de ses tourments et les mots trop longtemps contenus se déploient enfin pour exprimer l'ampleur des sentiments.

    Récit intime, sensible, Gaelle Josse brosse avec une grande justesse le portrait d'une femme, d'une mère, tiraillée entre les siens. Un grand coup de coeur !