- EAN13
- 9782072469473
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 19/07/2013
- Collection
- Folio histoire
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Autre version disponible
-
Papier - Folio 11,70
En 1968, je reçus proposition d'écrire, pour la collection Trente journées qui
ont fait la France, le livre consacré à l'un de ces jours mémorables, le 27
juillet 1214. Ce dimanche-là, dans la plaine de Bouvines, le roi de France
Philippe Auguste avait affronté malgré lui la coalition redoutable de
l'empereur Otton, du comte de Flandre Ferrand et du comte de Boulogne Renaud ;
il était, grâce à Dieu, resté le soir maître du champ. L'empereur avait détalé
; les deux comtes rebelles étaient pris. Victoire, comme on l'a dit et répété,
fondatrice : les assises de la monarchie française en furent décidément
raffermies. Une bataille. Un événement. Ponctuel. Retentissant. Quel intérêt,
pour le grand historien des sociétés médiévales que fut Georges Duby, attaché
aux profondeurs d'une histoire longue et lente, d'accepter de traiter un sujet
aussi convenu dans une collection qui, de surcroît, incarnait un genre
d'histoire si étranger à celui dont il était un illustre représentant ?
Renouveler de fond en comble l'approche de l'événement. Le subvertir de
l'intérieur. Substituer au récit une anthropologie de la guerre au XIIIe
siècle et amorcer une histoire du souvenir. Planter le drapeau de l'histoire
nouvelle sur l'Annapurna de l'histoire la plus traditionnelle, écrit Pierre
Nora, l'historien des lieux de mémoire, dans sa préface qui situe ce grand
classique dans le mouvement de la production historique.
ont fait la France, le livre consacré à l'un de ces jours mémorables, le 27
juillet 1214. Ce dimanche-là, dans la plaine de Bouvines, le roi de France
Philippe Auguste avait affronté malgré lui la coalition redoutable de
l'empereur Otton, du comte de Flandre Ferrand et du comte de Boulogne Renaud ;
il était, grâce à Dieu, resté le soir maître du champ. L'empereur avait détalé
; les deux comtes rebelles étaient pris. Victoire, comme on l'a dit et répété,
fondatrice : les assises de la monarchie française en furent décidément
raffermies. Une bataille. Un événement. Ponctuel. Retentissant. Quel intérêt,
pour le grand historien des sociétés médiévales que fut Georges Duby, attaché
aux profondeurs d'une histoire longue et lente, d'accepter de traiter un sujet
aussi convenu dans une collection qui, de surcroît, incarnait un genre
d'histoire si étranger à celui dont il était un illustre représentant ?
Renouveler de fond en comble l'approche de l'événement. Le subvertir de
l'intérieur. Substituer au récit une anthropologie de la guerre au XIIIe
siècle et amorcer une histoire du souvenir. Planter le drapeau de l'histoire
nouvelle sur l'Annapurna de l'histoire la plus traditionnelle, écrit Pierre
Nora, l'historien des lieux de mémoire, dans sa préface qui situe ce grand
classique dans le mouvement de la production historique.
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